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Le safran en Quercy |
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De la Mésopotamie... au Quercy
Ce sont probablement les Croisés qui introduisent le
safran en France , au XIème siècle, ainsi que
les arabes qui répandent sa culture par l’ Espagne.
D’abord installée dans le sud, en Provence et dans
l’Albigeois, la culture s’est étendue vers
le nord. |
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En Quercy et dans l’Albigeois , le safran occupe des surfaces importantes
et connaît jusqu’à la Révolution Française
une prospérité telle que son prix est calculé
par quintal . Son envergure commerciale était internationale.
Nos terroirs fournissaient un safran d'excellente qualité très
apprécié par les consommateurs des pays nordiques. Le
safran était classé parmi les productions les plus importantes
ce qui a obligé les plus hautes autorités à intervenir
plusieurs fois pour légiférer la culture, le commerce
et l'imposition.
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Cette culture était intéressante
car elle n'embouteillait pas le calendrier agricole du fait
de la récolte en octobre mais elle nécessitait
une main-d'œuvre importante et spécialisée.
Elle était pratiquée sur de petites parcelles
appelées safranié, safranier, safranière
ou saffranerio en occitan. La quantité de safran produit
en Albigeois et Quercy représentait près de la
moitié de la production française. |
Les paysans couvrent donc de safran les meilleures terres destinées
habituellement aux céréales, afin d’éviter
de payer la dîme à leur curé. Les enjeux commerciaux
incitent le roi Louis XI à promulguer, en 1480, un édit
qui condamne lourdement les fraudeurs.
En effet, le développement d’un commerce en Allemagne,
Hollande, Angleterre avec comme plaques tournantes Lyon, Bâle
et Nuremberg multiplie les tentatives de fraude de marchands , avides
de s’enrichir avec cette précieuse denrée.
En France, la commercialisation du safran fait l’objet de marchés
spécifiques. Ainsi, en 1589, le roi Henri III accorde la création
de quatre foires annuelles et d’un marché hebdomadaire
à Albas dans le Lot.
Déclin et... Renaissance
La production du safran nécessite une main d’œuvre
importante et spécialisée ainsi qu’une conduite
culturale minutieuse. Certains hivers trop rigoureux anéantissent
les cultures. Ces facteurs, combinés avec une évolution
de l’agriculture française, contribuent à une
disparition brutale de la culture du safran en Quercy au XVIIIè
siècle.
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Après la Révolution,
le safran ne subsiste que dans les jardins, pour une consommation
familiale. C’est d’ailleurs à partir de quelques
bulbes de safran, retrouvés dans les potagers autour
de Cajarc, bien à l’abri d’un muret de pierres
sèches, qu’est venu l’idée de relancer
cette production , en 1997.
Aujourd’hui, grâce à la volonté d’hommes
et de femmes attachés à leur terroir, les safranières
reprennent vie et produisent à nouveau un safran de haute
qualité, bientôt en label rouge. |
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